Krai Mira est un jeu de rôle en cours de développement concocté par le studio TallTech. Débuté en 2013, ce projet propose une nouvelle (une énième diront certains) vision d’un monde post-apocalyptique. Sans renouveler le genre, l’aventure proposée n’est pas sans intérêt et pourrait se révéler plutôt agréable si le studio parvient à gommer des défauts encore trop présents.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Krai Mira ne soigne pas son entrée. La création du personnage est… ha ben non… il n’y a pas de création de personnage. Il s’agira d’un type en tee-shirt dont vous pourrez choisir le nom, un point c’est tout. Il dispose de cinq caractéristiques qui heureusement évolueront au fil de la partie en fonction des choix du joueur. L’aventure débute sur un terrain vague quasiment vide qui ne donne pas vraiment envie de se plonger dans la découverte des lieux. Vous ne savez pas ce que vous faîtes là, ni qui vous êtes. Une première quête pas passionnante vous mènera vers un groupe de militaires qui vous expliqueront que votre campement est menacé par une horde de cannibales. C’est là que débutera le fil principal de l’histoire qui, heureusement, gagnera en intérêt au fil des heures.
L’histoire justement. Elle vous plonge au sein d’une lutte pour la maîtrise de l’eau et de l’énergie, avec ce qu’il faut de complots et des petites touches de mysticisme en prime. On sent que les développeurs ont voulu donner de la diversité à leur récit en proposant plusieurs rebondissements plus ou moins téléphonés. L’un des problèmes du jeu réside dans la narration encore perfectible. Il arrive régulièrement que le joueur se retrouve dans une situation ou un lieu sans vraiment en comprendre la raison. Même si l’on fini toujours par raccrocher les fils du récit, des scènes transitoires permettraient sans doute de mieux s’imprégner d’un scénario somme toute intėressant.
La jouabilité est classique. Les déplacements du personnage et les diverses interactions s’exécutent à la souris. Les combats se gèrent au tour par tour et chaque action (déplacement, attaque, rechargement, changement d’arme, soins…) requiert le recours à un nombre variable de points d’action. A noter que sur une récente mise à jour, un système de localisation des dégâts sur les ennemis a été implémenté. En fonction de l’équipement, les attaques s’effectuent au corps à corps ou à distance, chaque arme ayant une portée différente. Des mines peuvent être posées au sol pour pieger les adversaires.
Des alliés peuvent vous prêter main forte sans que vous puissiez gérer leur comportement. Il s’agit d’ailleurs d’un aspect frustrant qui empêche la mise en oeuvre de tactiques de groupe et entraîne souvent la mort des compagnons finalement plus embarrassants qu’utiles. Il est également possible de recruter un chien dont, semble-t-il, les caractéristiques peuvent évoluer en fonction de son taux d’irradiation.
L’évolution du personnage est tributaire de cinq caractéristiques (force, santé, agilité, perception, érudition) qui peuvent être augmentées lors des passages de niveau. Parallèlement, des compétences spécifiques pourront être acquises au fil du jeu, permettant de personnaliser son aventurier. Cela reste néanmoins très léger pour les amateurs de feuilles de personnages touffues offrant de nombreuses voies de développement. Sur ce point, tout est question de goûts.
Les graphismes sont quant à eux plutôt agréables. Le premier niveau, trop dépouillé, est vite oublié au profit de cartes relativement jolies et diversifiées. Mention spéciale pour le niveau de zoom très appréciable. Des discussions, du troc ou une partie de dés (dont je n’ai pas vraiment cherché à comprendre les règles…) peuvent être engagés avec quasiment tous les personnages non joueurs. De plus, il n’est pas rare de récupérer des objets intéressants en farfouillant au hasard dans les nombreux décombres émaillant l’aire de jeu. Les déplacements d’un point d’intérêt à l’autre s’effectuent sur une carte du monde qui rappelle celle de Wasteland 2. C’est alors l’occasion de rencontres aléatoires qui, fait plutôt plaisant, ne se soldent pas systématiquement par des combats.
Au final, après cinq heures de jeu, le bilan est globalement encourageant même si beaucoup de travail reste à fournir. Le jeu s’est révélé très stable mis à part sur la dernière carte testée où le personnage semblait glisser sur le sol. Les developpeurs déploient des efforts louables pour diversifier le gameplay avec tantôt des phases d’aventure, de combats ou d’infiltration. Bon point également pour les dialogues dont certains recèlent une petite dose d’humour noir et d’ironie.
Krai Mira est donc un projet à suivre et à encourager d’autant que les développeurs semblent à l’écoute de la communauté et publient régulièrement des mises à jour pour corriger les bugs, améliorer le gameplay et enrichir leur histoire.
Le jeu est disponible en accès anticipé sur Steam pour la modique somme de 14,99 €.