Les fans de la BD reconnaîtront le style graphique…
Disons le tout de suite, avec Le Donjon de Naheulbeuk : l’Amulette du Désordre, John Lang et Artefacts Studio, ont pris un véritable risque. Allier une série populaire, parfois un peu enfantine lorsque l’on parle des BDs à un véritable jeu de rôle tactique à ne pas mettre entre toutes les mains était un pari risqué.
En effet, ce titre est plutôt hardcore, et le jeu est clairement adressé à des personnes appréciant les enjeux tactiques et un gameplay plutôt cérébral. Si les personnages sont prédéterminés et pour la plupart ceux de la série audio, ces derniers possèdent véritable un arbre de compétence touffu et complémentaire qu’il faudra utiliser intelligemment pour vaincre ses adversaires.
Le jeu se présente en vue 3d isométrique, et il faudra savoir utiliser les attributs de chacun des personnages intelligemment pour les combiner, et utiliser également certains éléments du décors pour retourner les situations. De même, l’exploration présentera un certain nombre d’énigmes de tous niveaux, allant du plus simple au puzzle le plus complexe pour satisfaire les plus persévérants.
L’arc toujours bandé… il fallait oser la vanne (certains préfèrent le marteau Juste de Le Blanc ;-)
Au niveau visuel, le jeu est plutôt réussi, avec des décors variés selon les endroits, et surtout des animations de personnages très réussis. Chacun des personnages aura sa démarche bien particulière (celle du Ranger est totalement improbable), et les animations de combats sont bien senties, tout comme les quelques notes musicales, directement tirées des chansons du groupe Naheulband.
Globalement, le jeu, ou plutôt le donjon, ne se compose que de quelques niveaux que le joueur aura à arpenter dans tous les sens au fur et à mesure de l’avancée dans le titre. L’aventure se déroule de manière plutôt linéaire, pourtant à aucun moment le joueur n’a l’impression de se retrouver sur des rails ou dans un couloir, et pour cause : les niveaux sont explorable librement, seuls quelques points de passage bien précis doivent être débloqués par certaines actions lors du déroulé du scénario.
Le nain… jamais à cours d’insultes… naines !
Au niveau des dialogues, on se retrouve typiquement dans un scénario inédit des aventuriers de la terre de Fang. Il s’agit de retrouver un artefact, et les personnages se retrouvent dans le donjon de Naheulbeuk à essayer de se débarrasser d’une amulette maudite, et de croiser des protagonistes que les adeptes de la série connaissent bien, allant des prêtres de Dlul, au démon Golbarg, jusqu’au maître du Donjon Zangdar en passant par Reivax.
L’humour y est omniprésent, on a droit aux incessants verbiages des personnages du groupe et des commentaires complètement fidèles à l’esprit de la série. Certains esprits chagrins relèvent que John Lang n’a pas fait tous les doublages des personnages, et que certains d’entre eux sonnent « faux » par rapport à ce que les fans de la série connaissaient. Pour ma part, je trouve que l’humour de la série ne fait pas toujours « mouche » dans le jeu, il est en effet difficile de retranscrire les moments d’anthologie de la série dans un jeu vidéo, mais l’esprit global y est honnêtement respecté et les situations cocasses et loufoques sont fidèles aux aventures de nos pieds nickelés.
L’aventure présente, outre le scénario scénario principal, quelques quêtes annexes, et l’ensemble est honorable et suffisamment complexe à défaut d’être mémorable. Il faut reconnaître que le monde de Fang ne se prête pas vraiment aux enjeux colossaux, mais les scénaristes ont fait leur boulot.
Baston !!!!
Les combats, en tour par tour ont été véritablement la surprise de ce titre. Ils sont le point fort de ce jeu et sont tout bonnement excellents. On note le cumul de points de déplacements, la possibilité d’attaquer une ou deux fois selon que le personnage se déplace, et l’utilisation intelligente des compétences ou des sorts de vos personnages. Chacun de ces personnages étant très typé, il appartiendra au joueur de combiner intelligemment celles-ci afin d’arriver à la victoire. Il faut utiliser le positionnement, que ce soit pour profiter du bonus de proximité d’un allié, les attaques de dos, de côté, utiliser intelligemment les bonus au toucher, au dégâts, neutraliser l’armure pour permettre les dégâts, vérifier les vulnérabilités au feu, à la glace… On sent à la fois les compétences propres à un jeu de rôle, et à la fois des mécanismes dignes des plus grands jeux tactiques en tour par tour existants. La complexité de ceux-ci ne fera qu’augmenter au fur et à mesure de l’avancée de vos personnage et du déblocage de leurs compétences, bref, c’est du très bon. On notera également des armes et de l’équipement assez complet, avec de nombreux éléments proposant des bonus qu’il faudra attribuer intelligemment en fonction des compétences de vos personnages.
Et le concert METAL des elfs noirs pour l’ambiance !!!!
Bref, un système de combat intelligent et qui se complexifie au fur et à mesure du développement de vos personnages, et des combats à la difficulté bien dosée et de manière surprenante parfois très relevée. Le joueur aura tort d’être trop confiant au vu des remarques débiles de vos protagonistes, la difficulté des combats sont parfois dignes des plus grands jeux de rôles tactiques. On ne regrettera qu’une chose, la lenteur des chargements entre les niveaux, et l’inertie de certains adversaires attendant parfois 2 à 3 secondes avant d’agir dans les combats de grande envergure.