Le test
Ultima V : Lazarus / Team Lazarus / 2006
Release 1.2
Ecrire un test d’Ultima V : Lazarus me paraissait difficile.
Et cela pour deux bonnes raisons :
– Avant tout, il s’agit d’un mod réalisé par des fans, sur un moteur de jeu préexistant, j’ai nommé celui de Dungeon Siege. Il paraît injuste de comparer un jeu fait par des fans sans but commercial et sans aucun moyen financier avec les super-productions actuelles,
– Ensuite, ayant fait partie de l’équipe de traduction française, mon jugement se trouve forcément altéré.
Cela dit, en gardant la tête froide et en prenant un maximum de recul, lorsqu’on voit la qualité finale atteinte par ce jeu, celui-ci soutient sans effort la comparaison avec les grosses productions actuelles.
Graphiquement, le jeu utilise le moteur de Dungeon Siege, qui, s’il accuse quelques années, a tout de même permis aux dessinateurs et concepteur de s’en donner à coeur joie. Le monde de Britannia a rarement été aussi beau et détaillé. On se promène sur les sommets enneigés, mais également au tréfond de donjons, de cavernes de lave, de prisons délabrées ou de catacombes ayant chacun sa personnalité propre et dégageant une ambiance particulière. Aidé par une musique tout bonnement somptueuse, le joueur se trouve projeté dans le monde de Britannia et aura du mal à en sortir.
Au niveau du scénario, je ne m’étendrai pas. Le monde d’Ultima est riche, très riche. Les personnages sont nombreux (plus de 300), les dialogues sont conséquents et totalement non linéaires. Le scénario original a été enrichi et ce sont plus de 200 quêtes qui sont disponibles, et le joueur aura également la possibilité de s’allier avec l’Oppression et de se débrouiller pour que Lord British ne puisse jamais revenir sur Britannia, au lieu d’aller le sauver.
Le joueur ira de ville en ville, discutant avec tout le monde, assimilera l’histoire du monde et les méandres du scénario, règlant les problèmes de certains, s’alignant avec la Résistance ou l’Oppression ou entre les deux, puis, lorsque les dialogues deviendront trop présents, il se fera plaisir en allant faire quelques incursions indispensables dans les quelques 8 donjons principaux ou la multitude de petits donjons, histoire de récupérer un peu d’or et d’équipement….
On se laisse facilement immerger dans ce monde au vu de tant de liberté et de complexité, mais la difficulté et le nombre de dialogues va en rebuter certains, c’est une évidence.
Ce jeu est un « hard-core RPG », un vrai, et la victoire ne sera pas livrée sur un plateau.
Il s’agit du remake de l’un des tous meilleurs jeux de rôles de la première génération. Ici pas de journal de quête. Pas de flèche pour vous indiquer où continuer l’aventure, pas d’autojournal, pas d’automap, rien de tel. La non linéarité est totale, les lignes directrices sont ténues, parfois trop, et le joueur est livré à lui même dans Britannia, et il faudra prendre soin d’avoir son bloc note, son crayon, de noter les informations importantes, discuter avec tout le monde et explorer les villes à toutes les heures du jour et de la nuit afin de trouver tous les personnages qui suivent chacun leur emploi du temps. Ce sera au fil d’heures de dialogues, entrecoupées d’incursions belliqueuses dans les donjons que la trame scénaristique se dégagera et que le joueur comprendra quoi faire, et ne nous leurrons pas, le jeu est dur, très dur.
Cet avertissement étant fait, ce jeu est une merveille, vraiment.
Il s’agit d’un jeu à ne pas mettre entre toutes les mains, nécessitant une maturité et une grande implication afin d’en arriver à bout, mais le plaisir en sera d’autant plus grand. Pour ceux qui ne connaissent pas le monde d’Ultima, vous trouverez tous renseignements sur le site de Sergorn : La Legende d’Ultima
Si je devais noter celui-ci en oubliant qu’il s’agit d’une création de fan et en essayant d’éviter toute subjectivité tout en restant le plus sévère possible, les notes seraient les suivantes:
– Graphismes: 4/5 (beaux, très beaux malgré un moteur légèrement dépassé) ; Musique : 5/5
– Interface de combat : 2/5 (on a perdu le tour par tour de l’original)
– Scénario: 4/5 (complexe, non linéaire, bref, le rêve, mais ligne directrice parfois trop ténue)
– Jouabilité (fun): 5/5