Annoncé depuis quelques années déjà, Venetica est un jeu de rôle par Deck13, studio à qui l’on doit la série de jeux d’aventure point & Clic humoristique, Ankh. Sorti dans la plus grande discrétion, celui-ci est aujourd’hui disponible en magasin.
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Venetica
Dans Venetica le joueur incarne Scarlett, la fille de la Mort, dans un monde médiéval fantastique, et propose d’arpenter les rues d’un Venise inspiré de la célèbre ville, avec ses canaux, son Doge et ses intrigues politiques.
Scarlett est une jeune fille, élevée dans un petit village par sa mère adoptive, ignorant tout de sa naissance, amoureuse d’un jeune chevalier. Tout son univers basculera lorsque des assassins attaquent le village, tuent les villageois et son amoureux. C’est alors dans une vision qu’elle verra la Mort, son père, l’informant de sa condition et des pouvoirs qui en dépendent. La vengeance et l’espoir de faire revenir son amour la motivera pour aller à Venise et combattre les quatre immortels, cause de tous ses maux.
Visuellement le jeu est assez particulier, d’un style cartoon où se côtoie le pire comme le meilleur. Proposant une vision en 3D de dos, le joueur aura droit à une bonne modélisation de l’héroïne, avec un déhanchement bien réaliste et plus sympathique à regarder que la vue habituelle du cul dos d’un gros barbare.
Au niveau des autres visuels on est dans quelque chose d’un niveau parfois assez inégal. Les personnages sont généralement assez caricaturaux, avec un aspect nettement orienté vers la bande dessinée, proche du jeu d’aventure de Deck13. Un choix artistique assez surprenant, surtout au vu de la gravité et du sérieux du synopsis. Du coté des décors on a droit à une modélisation assez avancée d’une Venise fantaisiste, avec de très nombreux bâtiments, des décors poussés, mais également et malheureusement des textures baveuses par endroit, des personnages non joueurs souvent franchement laids à regarder, animés à la hache sous un éblouissement d’effets HDR. Les animations des combats, quant à elles sont bien faites, et malgré l’abus d’effets spéciaux, on se surprends à regarder avec plaisir son héroïne se battre et porter un coup final à un combat.
En parlant des combats, justement, ceux-ci sont en temps réel, et il appartiendra au joueur d’éviter les coups par des roulades de coté, mais également d’enchaîner, avec une bonne synchronisation, les différents coups. Ici pas de bourrinage de clics ininterrompus de souris, il faudra attendre le bon moment et le bon timing des coups sera la clef de la victoire, tel Gothic dans ses deux premiers opus. Lorsqu’on ajoute à cela une gestion du type de dégâts en fonction du type d’adversaire, on se retrouve avec quelque chose d’agréable à jouer et de pas trop lassant et particulièrement au vu de la durée de vie du jeu, qu’on pourra boucler en moins d’une 20aine d’heures.
Qui dit combat, dit expérience. Il n’est pas évident dans un jeu de rôle de bien pouvoir personnaliser son personnage lorsqu’on ne vous laisse pas le choix de celui-ci au départ. Ici, point de profession, mais deux arbres de compétences. Tout d’abord les compétences martiales, avec des branches pour l’utilisation des différents types d’armes (Croissant de Lune, Epée, hache, lance/bouclier, marteau), à améliorer pour avoir accès aux coups spéciaux. Le second arbre de compétence concerne les pouvoirs magiques, aux branches débloquées au fur et à mesure du scénario. A chaque niveau, le joueur aura la possibilité de débloquer deux compétences, mais aussi de faire augmenter ses points de caractéristiques.Une solution classique, mais bien pensée, et qui a le mérite de fonctionner.
C’est surtout dans la dualité entre le monde réel et le monde des morts que Venetica tire son originalité. A tout moment, à la condition d’avoir assez d’énergie spectrale, Scarlett aura la possibilité de disparaitre du réel et de se projeter dans le monde des morts. Que ce soit pour échapper à un ennemi, interroger le fantôme d’un squelette découvert au détour d’un couloir, combattre un fantôme n’ayant aucune substance dans le monde matériel, ou encore vaincre l’âme d’un immortel après avoir détruit son enveloppe physique.l après avoir vaincu son enveloppe physique. A ce niveau Deck13 a fait assez fort, et l’utilisation du monde des morts en tant que partie intégrante du scénario et du gameplay est une originalité inédite. A noter l’utilisation d’une arme spéciale munie de son arbre de compétence spécifique, le Croissant de Lune, seule arme capable d’infliger des dégâts aux démons, fantômes ou immortels.
Malgré toutes ces qualités, Venetica souffre un peu de sa réalisation. D’abord au niveau visuel, comme je l’ai dit avant, mais également un peu au niveau doublage. Certaines erreurs de traductions sont excusables, d’autres sont inadmissibles (on vous dit de chercher une tête dans les catacombes, elle se trouve dans le jardin du Doge). Pareillement, certaines quêtes vous donneront des indications erronées, fort heureusement celles-ci ne sont pas indispensables pour finir le jeu. Bref, quelques bugs gênants, et un certain manque de finition.
Venetica reste néanmoins une agréable surprise, à conseiller pour ceux qui cherchent quelque chose d’un peu différent du médiéval fantastique habituel. Le jeu a cependant été mis à la vente un peu cher, au vu de sa durée de vie et de sa réalisation somme toute assez moyenne. Un peu dommage vu la qualité du scénario global.
Venetica / Deck13 / 2010
Notes
Graphismes / sons : 3/5
Interface de combat : 3/5
Scénario : 4/5
Jouabilité (fun) = 3/5
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