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Might and Magic VII
par Mawwic C’ Baoth
Qui ne connaît pas la vénérable série des Might & Magic et le jeu de stratégie qui lui emprunte son background, la série des Heroes ? L’épisode 7 de Might & Magic est le dernier qui fut de qualité, les récents épisodes 8 et 9 ne se contentant plus que d’exploiter le filon… Raison de plus pour s’attarder sur cette épisode 7 donc, qui bien qu’ancien (mais ceci possède un avantage : le fait de le trouver à bas prix dans le commerce) n’est pas dénué de qualités…
L’histoire commence peu après que le roi Roland d’Erathia est porté disparu, la reine Catherine, son épouse montant alors sur le trône… La séquence cinématique d’intro narrant la découverte d’étranges créatures par des gobelins, puis la débâcle » héroïque » de ceux-ci, non sans humour. Le décor est planté, et cette séquence vidéo ne prendra sens que lorsque vous serez suffisamment avancé dans l’aventure. La trame y est classique mais bien ficelée. La fin est néanmoins inattendue pour un jeu de rôle médiéval-fantastique, à savoir qu’elle prend une tournure SF plutôt original vers les toutes dernières heures de jeu(on aime ou pas) : vous voilà prévenu !!!
Arrivé sur le menu, la qualité de la musique surprend : elle est de style classique et d’excellente facture, collant parfaitement à l’ambiance. Elle constitue la marque de fabrique des développeurs. Les graphismes sont ,en revanche, nettement en retrait. Le jeu est sorti il y’a trois ans, il est vrai, mais à cette époque, des jeux comme Darkstone existaient déjà. Si vous êtes » l’heureux » possesseur d’une carte 3DFX, vous pourrez bénéficier d’un lissage des textures, les autres devront se contenter des gros pixels du mode Direct 3D, même s’ils possèdent la dernière Geforce. Voici venir la sacro-sainte phase de création du perso, cœur même du jdr. En fait, ici, ce n’est pas un aventurier, mais quatre que vous devrez créer pour former une équipe dont les membres agiront chacun à leur tour, en fonction de leur vitesse etc. Vous aurez donc le choix parmi 4 races (homme, elfe, gobelin, nain), hommes ou femmes dont on choisira le visage et la voix(!) et une dizaine de classes, somme toute très classiques ; on ne pourra malheureusement pas créer la sienne… Ces classes existe à trois niveau : vous commencez au premier et il vous sera possible d’accéder au suivant, une fois que vous aurez les qualités requises, en effectuant une quête de promotion.
Une fois celle-ci effectuée, vous pourrez devenir plus habile dans les compétences spécifiques à votre classe. A noter que, contrairement au système AD&D, un archer pourra manier une épée, seulement il ne pourra jamais devenir aussi adroit qu’un guerrier ; ce qui est tout de même moins absurde. Pour progresser dans une compétence, il faudra partir à la recherche de grand maîtres (souvent bien cachés, les fourbes) après avoir accumulé l’expérience nécessaire. Nous avons donc à faire à un système assez différent de ceux des autres jeux de rôle et qui caractérise la série. Néanmoins, il s’avère tout aussi performant. Ce système est d’ailleurs tellement bien construit, qu’il est possible d’y jouer aussi bien au tour par tour (durant les combats) qu’en temps réel (ce que j’ai d’ailleurs fait), sans écart notable de difficulté, comblant à la fois les puristes axés » stratégie » et les rôlistes plus orientés » action « .
Une fois vos quatre aventuriers définis, vous partez pour l’aventure. Première mission : gagner un concours sur une île, dont le prix est un château ! La vue utilisé est le vue subjective, les portraits de vos différents persos étant situés en bas de l’écran, un clic sur eux ouvrant l’inventaire etc. Les déplacements ne dépayseront pas grand monde, car ils sont de type Doom-like, ce qui permet une bonne immersion de part la vue subjective. Comme dit précédemment, les graphismes sont le talon d’Achille du soft. Les lieux parcourus paraissent assez petits, en taille réduite, en fait on a l’impression de se balader dans un monde au 1/5. Le design des monstres est très particulier, dans un style assez kitsch(ceci dit, une fois les premières heures passée, on n’y fait plus guère attention et ce serait bien dommage de passer à côté de toutes les qualités que recèle ce soft, tout ça a cause de quelques pixels rebels…). Cependant, derrière la relative petitesse du monde se cache une énorme richesse car, chaque province de l’Empire (une douzaine au total environ) recèlent milles et un donjons et trésors.
On arrive donc a un monde extrêmement concentré où une province peut-être parcouru de long en large (en surface) en 15 minutes mais nécessite des dizaines d’heures pour être entièrement explorée (donjons et autres). Le système de jeu sur lequel est basé le… jeu (!) est bien pensé et équilibré, ce qui empêche les personnages trop rapidement surpuissants, et permet de conserver l’intérêt du jeu sur le long terme, une fois que vos guerriers seront niveaux 60… Les quêtes sont excellentes (certaines quêtes annexes comme celles des obélisques sont très longues) et le monde fourmille de richesses, le background est très soigné (il existe un tournoi de jeu de carte, style » Magic « , dans les tavernes auquel on peut participer !) bref l’immersion est totale. L’interaction avec le monde est suffisante pour » s’y croire « , mais rien de folichon : les intérieurs des commerces sont des images 2D animées, on ne peut donc pas tuer le marchand pour prendre possession de ses biens ; de ce côté le monde est assez figé et il n’est pas possible de prendre tous les objets ou bien de réarranger la déco d’un lieu en en déplaçant les accessoires, à l’inverse de Morrowind. La cueillette d’ingrédients (pour les potions) dans la nature est présente, avis aux apprentis pharmaciens.
Tous les éléments d’un (très) bon jeu de rôle sont là, et ils permettent aisément d’oublier la pauvreté graphique (surtout quand on a joué à Morrowind !) et même si la technique (petites villes, monde un peu figé et de taille réduite etc.) nous ramène parfois à la réalité, l’immersion est très forte et l’imagination fait le reste, assurant la cohésion de l’ensemble. Le système de jeu diffère agréablement de ceux rencontrés habituellement (il s’avère assez innovant, du moins l’était-il il y’a trois ans)et l’histoire vous tiendra en haleine pendant de nombreuses heures (au bas mot une centaine), notamment par un système d’upgrade de votre château, acquis lors de la première quête, au fur et à mesure de votre progression dans l’intrigue. On finit donc par se laisser engouffrer dans cet univers… Un très bon jeu que tout rôliste se doit d’essayer, à moins qu’il n’ait joué à M&M 6, très semblable.
Graphismes et sons : 2.5/5
Heureusement que la musique est là pour rattraper le tout
Interface de combat : 4/5
Correcte et clean.
Scénario : 3.5/5
Il mérite plus, mais le côté SF m’a un peu rebuté, heureusement il n’apparaît qu’à la toute fin.
Jouabilité : 4/5
Pas de crashs, accès simple, très propre de ce côté là, plaisir immédiat et durable
Might & Magic VII / New World Computing /1999
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