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Vampires Bloodlines
par Dagon
Réalisé par Troika, à qui l’ont doit les excellents Arcanum ou Temple of Elemental Evil, Bloodlines est l’adaptation micro du célèbre jeu de rôle papier. Le scénario : venant de devenir vampire dans le Los Angeles des années 80 (oh un Apple II), vous devez vous faire votre place dans les intrigues politiques et territoriales des différents clans. Là dessus se greffe la découverte du cercueil d’Ankara qui serait celui d’un des vampires les plus anciens…
Visuellement le jeu est en 3D vue subjective, avec la possibilité de voir son personnage de dos. Je calme les ardeurs des accrocs de jeux de tirs subjectifs, si le moteur est sur le papier celui d’Half Life 2, dans les faits il s’agit plutôt d’une version beta de celui-ci, et si le jeu est agréable à regarder, sombre et glauque à souhait, on n’assiste pas à la débauche graphique à laquelle on pourrait s’attendre. Les musiques sont vraiment sympa et adaptées au style de jeu.
Pour ce qui est de la gestion du personnage, c’est réussi, et le joueur aura le choix: soit répondre à des questions puis laisser l’ordinateur gérer la création du personnage et sa montée automatiquement, soit laisser le joueur maître de son destin, du type de vampire créé, de la répartition de ses points de compétences. Ne nous y trompons pas, si le moteur de jeu est celui d’un jeu de tir, sur le fonds, le jeu reste bien un jeu de rôle. De nombreuses options de dialogues seront possibles, dont certaines utiliseront les compétences en élocution du personnage. Les quêtes pourront être résolues parfois par des manières alternatives, et le jeu, quoique assez linéaire, sera très différent en fonction des choix du joueur. Le vampire Brujah sera une brute réglant ses problèmes à coup de batte de baseball, le vampire Nosferatu, en raison de son aspect devra utiliser ses pouvoirs de dissimulation et les égouts pour se déplacer. Il faudra également gérer ses ressources de nourriture humaines, sa bestialité latente (à trop assassiner on finit par devenir une bête assoiffée de sang qui ne peut plus se retenir devant une humaine bien appétissante) respecter la mascarade et ne dévoiler sous aucun prétexte sa nature aux humains. C’est bien !
Le scénario, quant à lui est résolument adulte, enfin ! Ce ne sont pas seulement les décors, se situant dans les bas-fonds de Los Angeles, entre les bars à pute, les cabines de peepshow, mais également les dialogues qui s’adressent à un public averti, par exemple lorsque le joueur constate les conséquences psychiatriques d’un viol incestueux. Bref, c’est du tout bon et ça change des niaiseries habituelles :-)
Ce choix de réaliser un jeu dédié aux adultes n’a malheureusement pas été suivi sur l’ensemble du jeu et le système de combat, inhérent au moteur de jeu est celui d’un jeu de tir subjectif… avec la finition et l’intérêt en moins. Pour dire simplement, c’est une horreur. Non seulement ce système de combat n’est absolument pas adapté au style de jeu, mais en plus il est mal réalisé. Au contact on martèle comme un fou la touche de souris pour taper sur l’adversaire, ou on utilise les armes à feu, dont la précision dépend de la compétence du personnage. Beurk. Lorsqu’on ajoute à cela que la programmation du jeu était loin d’être finalisée, et que de forts ralentissements (on passe de 24 images par secondes à 1-2 pendant quelques secondes, puis ça repart) dus à une mauvaise programmation, ce jeu laisse un goût amer dans la bouche. Surtout lorsqu’on se rend compte que les combats se font de plus en plus fréquents et longs au fur et à mesure qu’on approche de la fin du jeu (argh).
Le bilan de tout ça est assez mitigé. Troika nous avait habitué à mieux. Le scénario adulte et la gestion du personnage sont superbement intéressants, mais le système de combat et l’absence de finalisation du jeu finissent par énerver le joueur, surtout au vu de ce que ce produit aurait pu être. On a l’impression que Troika a eu « le cul entre deux chaises » en choisissant ce moteur de jeu. Peut-être une bonne initiation au jeu de rôle pour les fans de jeu de tir… mais vont-ils accrocher ? S’adresse-t’on vraiment au même public ? Quoiqu’il en soit, je trouve que tout ça est un vrai gâchis au vu des éléments positifs du jeu.
Graphismes et sons : 3/5
Interface de Combat : 1/5
Scénario : 5/5
Jouabilité (fun) : 2/5
Vampires: Bloodlines / Troika / 2004
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