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The Elder Scrolls IV : Oblivion
par Killpower
Oblivion est le 4ème opus de la série des Elder Scrolls dont le premier date d’un peu plus de 10 ans. Arena fut suivi de Daggerfall en 1996, qui connut un succès retentissant malgré de très nombreux bugs. Puis vint Morrowind, il y a 4 ans, qui plaça Bethesda en haut d’un piédestal dans l’univers des JDR PC solo. Aujourd’hui, Bethesda nous revient donc avec un nouvel opus et nous montre son talent. Oblivion est le digne successeur de Morrowind sur bien des points, sachant qu’il en garde les grandes lignes dans le fonctionnement et perfectionne tout ce que l’on pouvait attendre de lui. Mais est ce suffisant pour être le Hit attendu ?
Le bien
Oblivion, je l’annonce tout de suite est une oeuvre d’art, un chef d’oeuvre, que dis-je, une expérience unique pour tout joueur de JDR PC qui se respecte. Le graphisme est au top avec le moteur Havok, utilisé sur HalfLife ² mais aussi sur Vampire Bloodlines. On a ainsi tous les effets possibles et imaginables que l’on peut trouver dans les jeux d’aujourd’hui. Il possède donc des textures de toute beauté et des effets qui donnent une impression de réalité à tout cet univers. Le jeu monte dans de hautes résolutions et est vraiment un pur bonheur pour les yeux. De plus, la profondeur de champ est fantastique : fini le brouillard qui vous cachait la moitié de la cité à cause d’un moteur poussif. Au loin, vous pourrez observer les cimes des montagnes avec les arbres, alors qu’au premier plan, vous serez dans une végétation idyllique à condition bien sur que votre configuration vous le permette (mais j’y reviendrai plus tard). Bien sur, cela ne sera pas forcément hyper détaillé, mais il n’empêche que c’est possible et que cela rend le jeu très immersif.
Oui, immersif est bien le mot qui qualifie le mieux Oblivion. Imaginez votre personnage en vue à la première personne comme dans un FPS ou à la troisième personne, vue de dos. Vous vous promenez dans la forêt alors que les rayons du soleil filtrent à travers le feuillage des arbres dont les branches bougent avec élégance. L’ambiance musicale calme vous accompagne et les sons d’environnement vous rassurent et vous tranquillisent. On aurait presque envie de se coucher dans l’herbe qui émerge partout ponctuée de plantes de différentes espèces. Lorsque tout d’un coup, un loup fort bien modélisé jaillit de derrière les fourrés et vous attaque alors que la musique s’emballe. Vous sortez de votre béatitude pour tailler l’animal en pièce en vous disant que même si votre acte est barbare, ce monde est fabuleux et jouissif. Et vous en voulez plus, alors vous replongez dans cet univers envoûtant.
Oblivion est beaucoup plus proche de nous que ne pouvait l’être Morrowind avec sa faune et sa flore disons très exotique. Là, nous sommes dans l’univers médiéval fantastique avec des châteaux forts massifs et des villes sympathiques proche de ce que l’on peut attendre d’un univers moyenâgeux. On retrouve par des portes démoniaques, les plans parallèles du monde daédrique qui lui ne fait pas partie de la carte du jeu. Les PNJ au nombre de 1500 ont des activités diverses qui les rendent plus vivants, même s’ils restent toujours peu nombreux dans les grandes agglomérations. Ils ont des scriptes d’activité selon l’heure de la journée ou de la nuit qui les font vivre et s’animer. D’ailleurs les discussions avec eux sont très retranscrites avec des gros plans du visages et des lèvres bien articulées. On a même des impressions de sentiments : sourire, mépris, colère, selon leur attitude à votre égard.
L’univers sans être gigantesque, comme pouvait l’être Daggerfall est monstrueux, avec des bâtiments souvent de plusieurs étages qui contiennent du mobilier et du matériel en grande quantité. Les concepteurs n’ont jamais laissé un emplacement libre et lorsque l’on voit les chiffres qu’ils avancent pour la création de l’univers, cela devient folie.
Mais commençons par le commencement : La création de personnage. Vous aurez le choix entre 10 races et différentes professions de même type que dans Morrowind. De plus, il est intégré un éditeur de faciès qui vous permettra, comme dans Mount & Blade, de personnaliser la tête de votre personnage à outrance et cela, quelque soit la race que vous choisirez. De la distance entre les yeux à la longueur du nez, de la couleur de la peau à l’âge du capitaine, vous aurez de quoi faire. Et le résultat est tout à fait surprenant. Par contre, vous ne pourrez pas modifier le corps du personnage.
Au niveau des caractéristiques, votre personnage possède 8 caractéristiques principales et des compétences dérivées qui évoluent non pas grâce à des points d’expérience mais selon si vous les utilisez ou pas. Le système de Morrowind est toujours présent. Vous pourrez aussi les augmenter grâce à des professeurs contre monnaie. De plus, selon votre niveau de maîtrise dans une compétence, vous aurez des avantages. Par exemple, un novice en parade se fatigue en parant, un apprenti ne se fatigue plus, un maître qui pare avec son bouclier à une chance supplémentaire de désarmer un ennemi. Ces niveaux vous sont attribués lorsque dans vos talents vous atteignez des paliers de valeurs. Le novice a entre 0 et 24, l’apprenti entre 25 et 49 etc…. et le maître doit avoir 100.
Pour l’histoire, Vous commencerez dans une geôle et lors de votre évasion avec l’empereur et ses gardes, vous aurez droit à un didacticiel. Ce dernier est bien fait et vous permet de vous familiariser tranquillement avec les différentes touches. Il vous faudra au minimum 30 minutes pour passer cette première partie qui correspond aussi à la création de votre personnage. L’empereur, malheureusement, perdra la vie durant cette séquence, mais vous confiera dans un dernier souffle, votre quête principale. Ensuite, vous trouverez la sortie des égouts et pourrez goûter à la joie de la liberté. Liberté de jeu, car comme dans Morrowind, vous pourrez aller où vous le souhaitez et faire ce que vous voulez.
La quête principale est très scriptée et vous envoie visiter certaines parties du royaume. Lors de missions, parfois des PNJ vous accompagneront. Et leur présence rend le monde encore plus vivant. Ils vous épaulent, vous parlent, meurent aussi. Ils vous suivront ou vous les suivrez selon le contexte. Tout est possible dans cet univers avec l’interaction des personnages. Si vous ne souhaitez pas faire la quête principale et prendre votre temps, rien ne vous empêche de partir à l’aventure et faire des quêtes annexes qui vous donneront bien du plaisir et du fil à retordre, car elles sont souvent longues, bien construites et à plusieurs possibilités. On est loin du « chercher coffre, tuer monstre ».
Pour ce qui est de la carte du monde, il y en a bien une, mais elle n’est pas complète et ne vous présente que la partie qui vous intéresse ou encore le lieu de votre quête. On sent bien que les développeurs ont jouer la carte de la simplification. Ainsi, dès qu’une quête vous sera attribuée, une flèche vous indiquera où vous devrez vous rendre. Il est même possible de cliquer directement sur un lieu que vous connaissez pour vous y rendre immédiatement, un voyage automatique en quelques sorte. Si vous souhaitez vivre l’aventure dans son entier, les chevaux ont été réintégrés et vous permettront de parcourir le royaume de fond en comble.
Les dialogues avec les PNJ sont simplifiés et permettent d’aller à l’essentiel. Il est même inclus une méthode de corruption. De plus, l’ouverture des coffres et serrures est gérée de manière manuelle. Il vous faudra avec vos crochets débloquer les loquets pour pouvoir prendre le contenu. Plus une serrure est compliquée, plus elle possède de loquets (de 1 à 5) et plus vous allez en baver pour l’ouvrir. Une option automatique existe également en fonction de votre niveau. Les commerçants, qui vous permettront de réparer votre matériel qui s’abîme au fur et à mesure de son utilisation et ils peuvent toujours être dévalisés ou tués le cas échéant.
Les combats ont été améliorés même s’ils restent toujours très basiques. Une touche sert à donner des coups alors que l’autre sert à parer. Une touche sert à lancer des sorts, alors qu’une autre permet de les préparer. Mais avec vos compétences et votre seuil de talent, vous aurez d’autres possibilités. On a plaisir à participer à des combats qui sont dynamiques, rapides et de toute beauté avec des effets de sorts très réussis.
Le mal ?
Tout cela est fabuleux et montre que Bethesda a poursuivi son ascension dans son domaine. Mais j’ai souhaité signaler différentes petites choses qui fâchent. Pas que cela soit péremptoire, mais il y a des défauts dans ce chef d’oeuvre, aussi minimes soient-ils, il faut bien en avoir conscience, même s’ils ne sont rien comparés à l’expérience ludique et le plaisir que ce jeu va vous procurer.
Tout d’abord, s’il est au Top graphiquement, il faudra que vous aussi vous soyez au Top niveau configuration, sinon soit le monstre ne tournera pas ou à seulement quelques images par seconde, soit le graphisme en pâtira. Dites vous aussi que ce jeu restera d’actualités durant quelques années et que lors de votre prochain achat PC, il tournera, tout comme Morrowind qui tourne bien sur nos machines d’aujourd’hui alors qu’il date de 4 ans. Il est possible de trouver un bon équilibre pour pouvoir jouer décemment même avec la configuration minimum. Je suis toujours autant gêné par l’apparition des herbes au fur et à mesure de ma progression dans une forêt, alors personnellement j’ai enlevé l’option « herbes ». Cela ne gâche en rien le jeu.
Mais arrive un autre soucis : Lorsque j’achète un jeu PC, ce n’est pas pour avoir un jeu de type console. Le rapprochement avec la console fait d’Oblivion un confrère proche de Fable. Vous allez me dire que je suis tatillon et que l’on peut faire avec. Oui, je ne m’en plains pas d’une manière générale, mais lorsque je me rends compte qu’elle n’est pas pratique dans certains points précis, cela m’énerve un peu. Par exemple, lorsque je veux discuter les prix avec un marchand, je ne varie pas le prix directement sur l’objet que je veux vendre, mais je passe par un menu en pourcentage en plus qui me permet de changer la valeur de l’objet sans pouvoir le voir immédiatement: Ce qui est quand même lourd et bien représentatif de ce menu console. D’autres raccourcis PC auraient été bienvenus et on sent bien la présence du portage console alors que pas du tout sur Morrowind. Et le nombre de touches pour jouer restent bien maigre par rapport à d’autres jeux du même type. De plus, pour ceux qui possèdent une configuration faible, ils joueront en 640×480 et là les menus de la console sont moches, grossiers et les textes apparaissant ne sont pas complets à l’écran car trop grands.
Et puis la maladie des jeux Elder Scrolls : les bugs. Heureusement, dans Oblivion, ils sont moins graves que dans les jeux précédents. J’ai été confronté à des problèmes de traductions, des textes qui défilent trop rapidement pour être lus avec un PNJ silencieux ou encore des erreurs. Par exemple, le nom « boule de feu » qui correspond au sort de soin. On sent une traduction française à la va-vite ou du moins sans test par la suite. Autre problème, la configuration des touches qui ne s’enregistre pas et que je dois reconfigurer à chaque lancement du jeu, c’est disons-le, un peu énervant. Bon rien de bien grave, et espérons que le premier patch qui sortira, corrigera tout cela.
De bonnes idées sont incluses dans le jeu, mais elles ne sont pas abouties pour ma part : Par exemple, le cheval est de retour ! Vous pourrez le prendre pour galoper dans les campagnes environnantes et vous rendre rapidement sur les lieux de vos quêtes. Mais il vous sera impossible de vous battre à cheval, vous devrez en descendre. Quand on voit le travail fourni par les développeurs de Mount & Blade, on se dit que les gars de Bethesda aurait pu faire un effort (alors qu’ils n’ont pas lésiné sur les objets 3D, alors pourquoi pas sur le cheval?).
D’autres choses ont été implémentées et qui peuvent prétendre à de grandes choses : le moteur physique du jeu tient compte de la gravité. Ainsi vous tuez une personne et le corps dévalera la pente. De même, un coup d’épée sur une table avec des couverts et vous verrez ces derniers rouler à terre. Oui, mais j’ai beau frappé la pastèque dans tous les sens, elle reste intacte. Pourquoi n’explose-t-elle pas, son jus de se répandant sur le sol ? Les objets sont indestructibles et c’est bien dommage. Des cordes sont suspendues avec des crânes. je peux donner des coups d’épées pour les faire s’agiter, mais à aucun moment je ne pourrai la couper pour la prendre. Il y a aussi des pièges dans le jeu, mais dès qu’ils ont marché, ils deviennent inutilisables. Et puis pourquoi avoir implémenté des tonnes d’aliments pour ne s’apercevoir qu’ils ne servent à rien quand on les mange (juste un petit regain de fatigue). Pourquoi n’ont il pas fait en sorte de gérer, la faim, la soif et le sommeil, quitte à le rendre encore plus RPG. Pourtant, les horaires des marchands sont bien présents eux. C’est un peu un melting pot de certains mods de Morrowind qui ont été implémentés dans Oblivion. Ou encore un jeu pas tout à fait fini et que les moddeurs finiront.
Cela m’amène à une autre question : Pourquoi ne pas proposer en début de partie une option simple : jouer en Arcade ou en Simulation ? Je viens de finir la quête principale en 15 heures en mode moyen et en utilisant le voyage automatique. En évitant d’utiliser cette méthode de voyage, la durée de vie de ma quête principale a été doublée, (peut être triplée s’il n’y avait pas ces fichues flèches qui vous indiquent tout). Le jeu se montre très facile, les aides gâchent le plaisir de la recherche.
Un exemple : lors d’une mission, on me demande de tuer des vampires. Le PNJ ne m’explique pas où se situe le lieu de ma quête, il y a juste une flèche sur la carte pour me montrer où je dois aller. Arrivé sur place, j’entre dans l’antre des vampires lorsque sur le plan, on m’indique par 4 flèches les cibles que je dois éliminer, alors que je ne connais pas la grotte ! Les réclamations des joueurs se plaignant d’être perdus dans l’univers de Morrowind ont peut être amenées les concepteurs à revoir leur copie dans la simplification. Mais pour les autres qui fouinaient partout, il est bien dommage d’être obligé de subir cette assistanat.
L’histoire principale vous tiendra en haleine et est fort appréciable, même si à la fin, vous aurez plutôt l’impression d’être devant un film interactif ….. A noter que je vous conseille de faire le jeu en voyage automatique car il est intéressant de cette manière. Non pas pour le côté rôliste car Oblivion perd alors toute son identité, mais pour vivre une aventure, comme si vous jouiez à un FPS (qui a dit Halflife²) qui vous prend au tripe pendant 15 heures sans aucun temps mort.
Dommage donc de fournir un jeu au contenu aussi complet et de ne proposer qu’une quête principale qui ne se passe que dans un tout petit espace de Tamriel, alors que les quêtes secondaires vous fournissent beaucoup plus d’heures de jeu. Pourquoi ne pas proposer une trame scénaristique principale plus complète permettant de visiter le royaume dans son intégralité ? D’ailleurs à partir du moment ou j’ai fini la quête principale, je peux poursuivre les quêtes annexes, mais rien ne me permet de dire que j’ai fini le jeu à 100%. Il n’y a pas d’indication de progression (juste le nombre de quêtes réussies). Du coup, le travail des développeurs n’est-il pas un peu gâché, lorsque l’on sait que certains joueurs passeront à côté de nombreuses quêtes annexes. J’ose espérer que non, en pensant que la rejouabilité sera d’autant plus grande. Autrement, il arrive aussi que l’IA soit un peu perdue, mais rien de bien grave. Des bêtes font l’impasse sur votre monture et essayent de vous attaquer. J’ai même croisé un brigand, qui m’a totalement ignoré pour aller combattre mon cheval alors que j’étais à côté de lui. D’autres se retrouvent bloquées par des petits obstacles.
L’orientation du jeu va vers la facilité et Bethesda souhaite toucher le grand public. On le sent bien avec un épaulement du joueur tout au long de sa quête. On le ressent encore plus avec les sujets de dialogues que l’on peut aborder avec les PNJ qui restent limités à très peu de choix alors qu’avec Morrowind, c’était pire qu’un annuaire. N’y avait-il pas un juste milieu à trouver ? Je cherche une taverne. Et bien se ne sont pas les personnages qui vont me renseigner avec leurs dialogues limités. Pas grave, suffit de regarder sur la carte…. Tout comme pour les quêtes, un PNJ ne vous proposera jamais une direction à prendre et une recherche à faire par vous même. Non, non, il faudra faire avec la carte et ses fichues flèches….. Dommage. Mais, vous allez me dire que je chipote et vous aurez peut-être raison.
Oblivion est la suite logique de Morrowind en mieux, mais aussi en simplification. Ce jeu, uniquement solo, vous emportera dans un univers fantastique pour des centaines d’heures. C’est une expérience incroyable à laquelle il faut absolument goûter, sauf si vous n’avez pas la bête de course qui va avec. Graphismes, ambiance, réalisation, sons, tout est parfait et même si Oblivion possède un vrai penchant consolesque et quelques menus défauts, notamment de traduction, je suis sûr que ces derniers seront effacés grâce à des patchs et à des mods de joueurs qui ont déjà commencé à se mettre au travail. Le jeu étant livré avec son éditeur, la communauté déjà toute acquise depuis Morrowind peut ainsi le remanier. Plongez vous dans cet univers qui reste le top en matière de JDR PC, car vous n’en ressortirez que bien longtemps après avec une joie immense d’avoir incarné un héros dans un univers féérique de toute beauté.
+ immersion impressionnante
+ graphismes fabuleux
+ histoire sympathique et quêtes annexes nombreuses
+ sons et musiques grandioses
– Bugs de traduction
– quête principale trop courte au vu du contenu
– Trop consolesque et grand public
– Autolevel des ennemis
Graphisme : 5/5
Musique/Sons : 5/5
Interface des combats : 4/5
Scénario : 5/5
Jouabilité : 4/5
OBLIVION / BETHESDA SOFTWORKS / TAKE 2 INTERACTIVE / 2006 / Voix et Textes en français / 1 DVD
Configuration recommandé :
Windows XP
Pentium IV 3ghz
1000 mo de Ram
4,6gb d’espace libre sur le disque dur
DirectX 9.0C et plus
Souris compatible Microsoft
Carte son compatible
Carte graphique ATI X800 ou Nvidia Geforce 6800 ou supérieure
Lecteur de DVD
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