L’expérience m’a montré qu’il n’y avait la plupart du temps pas grand chose à attendre des petites productions de studios indépendants, surtout lorsqu’il s’agit de jeux vendus en ligne uniquement. Il existe pourtant certains cas où la surprise était de taille, comme pour l’excellent Uplink ou encore Aquaria où le manque de moyen a été largement compensé par une idée originale et une jouabilité exceptionnelle.
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Hinterland
C’est pourquoi, lorsqu’un ami de longue date, fan de jeux de rôles m’a envoyé le lien vers le site d’Hinterland, je ne me suis pas étendu sur le sujet sur le Lair, tout en suivant le développement de ce titre avec un certain intérêt, au vu du concept qui n’était pas sans rappeler celui de Majesty, que je qualifierai de soft « sublime inclassable ».
Disponible sur Steam ainsi que sur Gamersgate, pour un prix très modique de 19 $, Hinterland vous propose un mélange de gestion primaire de village médiéval mélangé à un jeu de rôle-action, que je détaillerai un peu plus loin.
Graphiquement que dire… Mis à part les magnifiques images fixes pendant les rares chargements, vous aurez droit à une vue de haut de votre personnge et du décors. Si les couleurs ne sont pas désagréables, les graphismes sont acceptables mais c’est assez primaire. Sans être laid, le jeu n’a visiblement pas disposé d’un gros budget. La consolation est qu’il devrait tourner sur des machines très modèstes.
Au niveau du jeu, mis à part une ressemblance certaine avec Majesty que certains ne connaissent pas, on pique un peu à droit et à gauche, entre Magic (le jeu de cartes), les hack’n slashs, les RTS, les jeux de rôles, auquel on rajoute une pincée de Simcity. Bref, on se retrouve avec un mélange assez unique :
Au début du jeu vous aurez tout d’abord à sélectionner un personnage, allant du guerrier, en passant par l’elf archer, l’architecte, le brigand ou autre. Ensuite vous entrez dans le jeu proprement dit. Vous verrez alors un bâtiment, qui représente votre centre du village, et votre personnage à coté, avec dans une barre de menu les quelques objets dont il est équipé. Arriveront alors des visiteurs. Il seront deux à arriver au village, d’une classe et d’une puissance aléatoire. Vous pourrez alors, si vous en avez les moyens, en sélectionner un, et lui construire une maison afin qu’il devienne villageois. Selon sa profession, celui-ci pourra vous fabriquer des armes s’il est forgeron, produire de la nourriture s’il est fermier, chasseur, ou encore de l’or, s’il est marchand, diseur de bonne aventure, etc… Il pourront également être plûtot dans le style combattant ou jeteur de sorts. Afin de gagner des resources vous aurez aussi à explorer la carte, tuer des monstres errants, et pour cela vous pourrez vous faire accompagner par les villageois. Il vous appartiendra alors de l’équiper avec des armes fabriquées ou récupérées sur les monstres, d’éviter de le faire tuer (Qui produira de la nourriture si vous vous faites tuer votre fermier au début du jeu ?). Une fois un secteur de la carte « nettoyée », celui-ci sera considéré comme « libéré » et vous gagnerez de la réputation en conséquence. Bien entendu cette réputation vous permettra d’attirer dans votre village des visiteurs plus puissants, et plus intéressants à recruter. De temps à autre, le Roi vous enverra des requêtes (envoie-moi x unités d’or, de nourriture, …). A vous de voir si vous souhaitez les honorer ou si vous refusez, ce qui vous coûtera de la réputation.
Au fur et à mesure de l’avancée du jeu, d’autres visiteurs passeront en ville (deux à la fois si vous n’avez pas de structure d’accueil, plus si un aubergiste s’est installé dans votre village), vous en inviterez certains à rester et votre ville, de quelques maisons finira par comprendre une bonne vingtaine de bâtiments.
A celà se rajoute une gestion des régions à libérer en fonction du niveau (indiqué) des monstres errants qui y demeurent et de la resource qui s’y trouve. A chaque zone à libérer, se trouve une resource, telle que de l’eau (permettra l’agrandissement des fermes par l’irrigation), du gibier (utile pour les trappeurs pour produire plus de nourriture), des portails magiques (permet le recrutement de mages), ou même des cimetières (nécessaires pour pouvoir recruter un nécromant) ou des cavernes à Dragon (permet aux éleveurs dee bétail d’élever un Dragon). Vous trouverez aussi sur les monstres des
Bref, le joueur aura fort à faire entre jongler entre les resources à produire, les monstres à combattre, l’or à trouver, la ville à défendre, etc…
Tout cela est intégré dans la fenêtre de jeu et le tour de force est d’avoir allié avec harmonie autant de choses à gérer dans un seul et même écran.
Ce qui par contre est un peu décevant est le côté primaire, répétitif et assez rébarbatif des combats. Pour nettoyer une zone, il faudra combattre des dizaines d’ennemis en les martelant de coups jusqu’à ce qu’ils tombent. Alors fort heureusement le bouton de la souris n’aura qu’à rester enfoncé, mais l’intérêt du combat s’en trouve quelque peu amoindri. Pas de parchemins de sorts, pas de potions aux effets exotiques, juste quelques potions de soins qui vous permettront de récupérer des points de vie. Certes, vous trouverez des armes ou des armures de puissance variable, mais le manque de diversité n’est pas très engageant. Ce ne sont pas non plus les décors qui vous donneront envie d’explorer. Au final, l’ajout de l’exploration et la gestion du personnage trop primaire en fait préférer le bon vieux Majesty, qui n’offrait pourtant pas cette option. Dommage.
Contrairement à son ancêtre, il n’y aura non plus pas de scénario global. Vous sélectionnez la taille de votre carte, la difficulté du jeu et vogue la galère. Vous êtes partis pour quelques heures de jeu jusqu’à ce que vous ayez nettoyé l’ensemble de la carte et qu’un écran vous indique que vous avez gagné sur cette carte.
Alors que dire… Hinterland est pourtant pour moi une excellente surprise, offrant quelques heures de jeu agréable. Ce plaisir est malheureusement un peu de courte durée, puisque la lassitude s’installe au vu de son système système de combat en temps réel un peu pauvre et des graphismes un peu trop dépouillés.
Il me faut un peu relativiser ces critiques. Non seulement on sent que l’éditeur suit son jeu, avec la création depuis sa sortie de deux nouvelles classes de personnages jouables, mais il faut ajouter que tout bien considéré, au fonds, pour un jeu développé par un petit studio, avec peu de moyens et vendu en ligne 19 Euros, il est clair qu’il s’agit d’un excellent investissement.
Je ne peut donc que recommander ce jeu au vu de son originalité. Il est clair que certains éditeurs feraient bien d’en prendre de la graine, plutôt que de nous resservir jusqu’à la nausée les mêmes plats réchauffés même s’ils sont cachés dans leurs plus beaux habits.
Graphiques & sons : 2/5
Interface de Combat : 2/5
Interface générale et gestion de ville : 4/5
Jouabilité (fun) : 4/5
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