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Monsters’ Den : Book of Dread
par Killpower
Il y a des jeux qui passent totalement inaperçus par manque de moyens, ou parce que ce n’est pas la bonne période ou encore parce que le support sur lequel ils ont été créés n’est pas l’apanage des joueurs ciblés. Aujourd’hui, je vais vous parler d’un jeu, ou plutôt d’une licence, dont on entend peu parler et qui d’après son créateur a abouti à plus de 30 millions de parties. Une série de jeux flash qui est passée trop souvent à la trappe. Pourtant l’unique développeur est connu pour avoir travaillé sur un spin off d’une célèbre licence que les rôlistes aiment. Et vous auriez tort de passer à côté de cette série de dungeon crawler qui évolue depuis sa création et qui doit voir arriver prochainement sur Steam un nouvel épisode. Vous avez deviné de quoi je parle ? J’ai nommé la série des Monsters’ Den. Et si on testait l’épisode sorti en 2016 : Monsters’ Den : Book of Dread ?
Un peu d’histoire
Commençons par un peu d’histoire. En 2006, sort Fastcrawl, un titre indie téléchargeable par le créateur Glen Pawley. Le jeu est très simple : il propose d’explorer un donjon avec une équipe d’aventuriers selon différents paramètres comme la durée de la partie. Le jeu a un design simple, avec vue de dessus sur la map du donjon en 2D et le portrait de votre équipe dans la partie inférieure de l’écran à la manière d’un Might and magic. Les combats eux se déroulent sur un autre écran en tour par tour. Mais tout cela je l’ai déjà dit dans mon test de Fastcrawl donc si vous voulez plus d’informations, je vous convie à vous rendre sur la page concernée. Il semble que le développeur ait depuis abandonné le concept et le site du jeu a même disparu.
Daniel « garin » Stradwick, un designer et programmeur originaire de Nouvelle Zélande, mais résident à Melbourne en Australie, tombe sur ce jeu et s’y adonne. Il l’apprécie, mais reste frustré devant justement l’aspect apéritif du jeu. Ayant un frangin qui a pas mal de succès avec des jeux flash, il décide de développer son propre Fastcrawl-like sur ce support. Et c’est ainsi qu’après trois mois de développement naquit Monsters’ Den, en 2007. Il est évident que les deux jeux, même si très proches dans les mécanismes, ont des différences notables : possibilité d’avoir des aventures plus longues, de pouvoir personnaliser ses personnages, de les faire progresser. Chaque personnage possède des capacités et le bestiaire a une inspiration Tolkien, mais reste propre au jeu.
Graphiquement, on a à peu près la même présentation avec une carte du donjon vue de haut et le portrait des personnages en dessous. La première fois que j’ai testé ce jeu, je me rappelle m’être dit que c’était une suite enrichie de Fastcrawl jusqu’à ce que je m’aperçoive que les deux jeux provenaient de deux personnes différentes et qu’ils ne s’étaient même jamais rencontrés. Dans tous les cas, étant gratuit, au format flash, Monsters’ Den remporta un franc succès et si son auteur s’excuse sur son site du désagrément qu’aurait pu causer son jeu à Fastcrawl, on ne peut pas lui reprocher d’avoir été au bout de son enthousiasme et d’avoir créé ce jeu.
En 2008, sort Monsters’ Den : Book of Dread sur un site de jeux flash qui est une version enrichie du premier, qui verra son succès s’étendre sur ce site en ligne. Bioware via EA propose alors à Garin de bosser sur Dragon Age Journeys que vous pouvez jouer ici. Mais le bonhomme continue à développer sa série et sortira en 2012 Monsters’ den Chronicles, une version enrichie de sa licence. Retour vers le passé : En 2016, sort sur Steam, Monsters’ Den : Book of dread dont je vais vous parler maintenant. Un choix discutable car il aurait été plus judicieux de sortir le dernier en date, mais Garin est peut être bloqué vis à vis du site en ligne pour les droits. Enfin, pour conclure cette historique, sachez qu’il travaille sur son dernier en date Monsters’ Den : Godfall. Kickstarter réussi de peu, ce nouvel opus qui devrait voir le jour sur Steam avant la fin de l’année 2016, franchit un grand pas avec un enrichissement de l’environnement qui fait passer pour moi le jeu de dungeon crawler à RPG crawler. Mais là n’est pas la discussion, et on aura surement l’occasion d’en reparler une autre fois.
Monsters’ Den : Book of dread est donc arrivé sur PC en 2016 pour un prix de moins de 5 euros, alors qu’on peut y jouer sur un site de jeux flash. Tout d’abord, la version steam est une version adaptée avec une meilleure résolution et jouable en fullscreen. Le jeu vous propose deux campagnes d’une demi-dizaine d’heures chacune, sachant qu’ensuite vous pourrez poursuivre votre aventure en mode donjon infini. Et il propose aussi un mode survival dans lequel vous combattez des vagues d’ennemis.
Des monstres et des héros
Après avoir choisi votre campagne dont le scénario se résume à descendre dans un donjon pour y tuer le gros méchant boss, on vous demande de choisir une équipe de 4 héros selon 7 classes disponibles : Warrior, Mage, Cleric, Ranger, Rogue, Conjuror et Barbarian. Sachant que vous êtes libre de choisir une équipe comme vous l’entendez, dites-vous bien que la configuration des combats fait que vous aurez au minimum un attaquant de loin et trois au contact ou vice versa. J’y reviendrai tout à l’heure. Vous pourrez aussi choisir le sexe de vos personnages, leur portrait, voire même inclure vos propres images, vos noms et c’est parti. Enfin pas tout à fait, car ensuite, on passe au choix du niveau de difficulté qui comprend plusieurs critères et déterminera votre score à la fin de la partie. Ainsi, plus vous allez choisir d’options qui rendent votre partie difficile, plus votre score sera élevé. Au programme, on trouve trois niveaux de difficulté, un mode hardcore, un mode sans régénération durant les combats ou encore sans le commerce. Tout plein d’options et de classes qui vous donne une idée de la rejouabilité du soft.
Ensuite l’aventure commence. Vous êtes devant un plan de donjon vraiment sommaire et graphiquement rudimentaire et en dessous, vous avez le portrait de vos 4 compagnons. Il vous suffit alors de cliquer sur les couloirs ou les salles visibles attenants à l’endroit où vous vous trouvez pour avancer. L’objectif étant de descendre mettre une volée au boss de la campagne. A chaque fois que vous découvrez une salle ou un couloir, vous voyez apparaître un groupe d’ennemis, un coffre ou encore une fontaine de restauration de vos points de vie et de mana. L’avantage c’est que vous voyez à l’écran ce qui qui vous pouvez rencontrer et vous n’êtes pas obligé d’affronter les groupe d’ennemis tant que vous trouvez des passages pour avancer. Mais forcément, au bout d’un certain temps, les ennemis bloqueront le chemin pour descendre et il vous faudra les affronter.
A partir de là, on passe à la seconde partie du jeu et celle qui constitue environ 90% du temps de votre partie : les combats. Après avoir cliqué sur un groupe d’ennemis, vous allez passer sur un écran pour la bataille. Votre groupe se place en bas de l’écran sur deux rangées de trois emplacements alors que l’ennemi fait de même en haut de l’écran. Forcément la première rangée au contact de l’ennemi comprendra les guerriers alors que la seconde rangée comprendra les archers et les magiciens, personnages agissant à distance. Le placement est donc très important et c’est pour cela qu’avant chaque combat, on vous propose de vous placer comme vous le souhaitez. Ainsi, chaque classe a son importance et pour en revenir au choix de votre équipe, ne prendre que des tanks ne vous apportera pas la victoire sachant que la seconde rangée ne peut attaquer au contact que s’il n’y a plus personne dans la première rangée. De plus, votre équipe de 4 pourra évoluer comme celle adverse d’ailleurs : Ainsi avec un ou plusieurs conjurateurs dans vos rangs, vous pourrez très bien gérer des apparitions, mais pas plus de six personnages en même temps, le nombre de cases allouée pour votre équipe. Ensuite, selon l’initiative de chaque personnage, au tour par tour, chacun fait son action ou fait agir une compétence.
Des combats très stratégiques qui demandent à bien réfléchir surtout si vous jouez dans les modes de difficulté les plus élevés. L’IA n’est pas très dégourdie et il est évident que si un humain jouait face à nous, dans certaines situations, on aurait pris une raclée. Donc heureusement qu’elle manque de talent, car les ennemis sont bien plus forts que notre équipe. La richesse est bien là, avec des sorts de zone, qui pourront même affectés vos propres joueurs s’ils sont sur le chemin d’une boule de feu…. Il est à préciser que durant le combat, vous n’aurez pas accès à votre inventaire donc vous ne pourrez pas utiliser vos potions, il faudra faire avec vos sorts et vos compétences. Au pire, vous pourrez tenter de fuir si vous sentez que la défaite est proche. Vous aurez donc à faire avec un bestiaire riche et varié, provenant du monde de Tolkien, où chaque ennemi possède ses propres compétences.
La richesse est au fond du couloir
A la fin d’un combat, vous gagnez du loot en abondance : Argent, équipement, potions. Les équipements ont différents niveaux, délimités par une bordure d’une certaine couleur (normaux, magiques, rares, légendaires) et vos personnages peuvent s’en équiper selon les limitations dûes à leur classe. On ne verra jamais un magicien avec un arc comme un barbare avec un chapeau de sorcier. On trouvera aussi des parchemins de téléportation pour vous rendre à l’Emporium, le magasin du jeu. On y trouvera tout et n’importe quoi, mais aussi des sorts d’invocation de créatures légendaires. Si vous les activez, vous devrez alors les combattre et si vous gagnez, vous gagnerez un objet légendaire. Que du bonheur.
La prise en main du jeu est donc très simple, efficace, et on avance bien. Bien sur vos personnages ont de l’expérience et à chaque passage de niveau, ils gagnent 3 points à placer dans vos 4 caractéristiques (intelligence, endurance, force, dextérité) au choix et un point de compétence. Vous aurez donc le choix de prendre une compétence ou un sort supplémentaire, ou d’améliorer chacune des deux compétences passives que possèdent chaque classe jusqu’à leur niveau 20. A noter, que vous ne pourrez pas utiliser toutes les compétences actives durant un combat pour un même personnage, mais juste 6. A vous de faire le bon choix.
En fin de compte, Monsters’ Den se résume a la visite d’un donjon infini avec combats incessants. Si chaque campagne vous prendra aux alentours de 5 heures, le mode survival vous tiendra, tout comme le mode donjon infini, jusqu’au moment ou vous serez lassé de jouer. La musique reste correcte même si elle n’est pas immortelle et les bruitages sont minimalistes et encore une fois dans ce type de jeu, il manque une ambiance avec une piste d’atmosphère pour vraiment nous y croire. Quant aux graphismes, comme vous pouvez le constater, cela ne bouge pas et tout se passe via des portraits, des icônes et des illustrations, même si quelques effets de couleurs arrivent lors des combats pour visualiser une action ou un effet. C’est assez sommaire, mais assez efficace pour que l’on s’y croit.
Le jeu est prenant et la montée en puissance se ressent bien. Même si à chaque étage les monstres deviennent plus forts, les combats sont vifs et rapides car 2 ou 3 coups peuvent éliminer un personnage. Ainsi on ne s’embourbe pas dans des batailles qui pourraient alourdir le gameplay. Tout va vite. Je lui reprocherai juste de lasser au bout d’un certain nombre d’heures car on aurait vraiment aimé avoir un lore plus conséquent et pas juste une descente de donjons. De plus, il aurait été sympathique d’avoir plus d’interactions lorsque l’on se promène sur la carte. Des rencontres, des pièges, des portes secrètes, de l’interactivité avec des choix auraient donné plus de vie à la partie. Dommage de se contenter de si peu, même si le jeu le fait bien, il y avait possibilité d’aller plus loin, surtout avec des classes comme le rogue. Dans mes parties, il m’est arrivé de rencontrer des explorateurs isolés, mais après un combat, il mourrait laissant mon équipe poursuivre l’aventure, alors que dans la bataille, il était vivant. Allez comprendre !
Monsters’ Den : Book of Dread vaut le coût sur Steam, même si il aurait été plus judicieux de nous proposer le dernier en date, Monsters’ Den Chronicles, bien plus riche et graphiquement plus réussi. Mais peut-être que cela n’est pas possible pour l’instant pour des problèmes de droit. Vous aimez les Dungeon Crawler, alors ce jeu saura vous amuser pendant une dizaine d’heures, même si on en fera vite le tour, car l’aspect narratif est passé à la trappe, tout comme le lore. Une bonne occupation, en attendant de voir poindre à l’horizon le petit dernier qui se montre bien plus riche et complet, Godfall. J’ai hâte. Car plus les années passent, plus cette licence gagne en maturité. Monsters’ Den : Book of Dread n’est donc pas mauvais, mais n’est pas le meilleur de la série.
+ Système de combat
+ Dungeon Crawler : Porte, monstre, trésor
+ Commerce et richesse
+ Classes
+ Système de difficulté
– Son et ambiance
– Pas le meilleur de la série. Sorti en 2008 (?)
– Manque le lore et une histoire plus consistante.
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