On en avait déjà parlé il y a quelques années, Mount and Blade était un obscur jeu de rôle-action atypique, développé par un studio turc, Taleworld et distribué d’abord en version beta gratuite, puis complété au fur et à mesure des années et vendu uniquement en ligne. Fort de son succès, celui-ci a finalement trouvé distributeur chez Paradox et vu le jour en version commerciale dans les magasins et en ligne sur Gamersgate.
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Mount and Blade
Alors de quoi s’agit-il ? Nous sommes en présence d’un jeu médiéval où vous controlez et déplacez votre personnage, comme un Oblivion. La comparaison s’arrête cependant là. Si Oblivion était un jeu de rôle privilégiant l’histoire et le développement de son personnage, ici on est plus proche d’un Pirates! par Sid Meyer que d’un jeu de rôle traditionnel. Dès le début du jeu, vous vous retrouvez dans un village de paysans, perdu au milieu de l’étendue des steppes. Votre but ? A vous de le construire. Votre destin, c’est vous qui le ferez.
Après un rapide entraînement auprès du vétéran du coin, vous aurez la possibilité d’engager quelques hommes, de parcourir la campagne à la recherche de quelque chose à faire.
En vrac, vous pourrez vous faire embaucher par des villageois pour se défendre contre des pillards, vous pourrez contacter le seigneur local histoire de se mettre à son service, être chasseur de prime, participer à des combats d’arènes, engager des mercenaires et mettre à feu et à sang quelques villages, choisir d’entraîner des villageois et les former pour protéger un village, défendre celui-ci contre les pillards, ou au contraire, capturer quelques serfs et les vendre comme esclaves à une faction rivale, participer à des batailles d’armées entières lors de sièges de chateaux, etc…
…les options sont nombreuses !
Bref, nous sommes dans un gigantesque « bac à sable » où votre destin ne dépendra que de vous.
Pas d’histoire générale, pas de fil conducteur, juste un monde immense, peuplé de quelques seigneurs locaux se combattant ou faisant alliance quelque temps, de paysans opprimés et de vous, vous qui vous promenez sur une carte vue de haut jusqu’au prochain village, ou jusqu’au prochain combat, où la vue changera en une vue de dos ou subjective de votre personnage.
Les combats, gérés en temps réelle et en vue subjective sont d’une simplicité extrème, mais d’une efficacité rare. Un bouton de souris vous servira pour armer votre bras, l’autre pour parer les coups.
C’est simple, mais diablement efficace. Rien ne sert de frapper trop tôt ou trop tard, il vous faudra frapper au bon moment, et de préférence avec le maximum d’élan, ce qui vous procurera un bonus de dégats.
Mount & Blade, comme son nom l’indique, gère également les montures, et dès le début du jeu vous aurez droit à votre canasson, compagnon indispensable de vos combats.
Il me faut avouer n’avoir jamais rencontré de système de combat en temps réel aussi bien fait et passionnant que celui de Mount & Blade. Il est assez jouissif de charger la piétaille munie uniquement de vestons de cuir et de leurs lances avec son cheval de bataille et de faucher les têtes de part et d’autre en passant à coté. De même, les combats menés accompagnés de vos mercenaires ou lors de rencontre entre armées ducales vous donnent le sentiment de participer à des escarmouches de grande envergure, avec des centaines de combattants. Les auteurs sont tellement conscients de la réussite de cet aspect du jeu, qu’il existe la possibilité dès le menu de départ de participer à des combats de groupe.
Ce qui fait d’autre part la force de Mount & Blade, c’est non seulement cette grande liberté et ce sentiment que tout est possible, mais aussi la gestion de la défaite et de ses conséquences. Si dans d’autres jeux, la défaite signifie la fin du jeu, et la tentation de recommencer avec une sauvegarde antérieure, Mount & Blade vous encourage, avec l’option d’un jeu « hardcore » où la sauvegarde n’est possible qu’en quittant le jeu de vivre avec les conséquences d’une défaite. Si vous perdez un combat, vous serez capturé, promené en tant que captif à travers le pays, jusqu’à ce que vous réussissiez à vous échapper. De là, l’ensemble de votre or, équipement et de votre armée sera peut être perdue, mais il vous sera tout à fait loisible de reconstruire une armée au vu de votre réputation, puis d’aller attaquer les pillards pour libérer vos hommes et récupérer votre équipement.
Au niveau des défauts du jeu, on en relèvera deux d’importance.
Tout d’abord les graphismes, qui, loin d’être mauvais, sont parfois de qualité très inégale, et sont ceux qu’on aurait plus tendance à voir dans des jeux en 3D de 2005. Le jeu a été développé sur de trop longues années, sans pour autant avoir bénéficié de gros moyens et ça se voit.
L’autre défaut, le principal, est inhérent au style de jeu. C’est l’absence de scénario global. Sans quête pour aller de l’avant, on peut très bien arrêter le jeu plusieurs jours, voire semaines sans avoir de sentiment de manque, mais on s’y remet avec plaisir, et sans problème.
Bref, un jeu à conseiller, pour ceux qui aiment le style de jeu « bac à sable » comme l’était Sid Meyer’s Pirates! en son temps. Le style de jeu à rester pendant des années sur un disque dur, sans pour autant bénéficier d’une histoire de fonds, ce qui est un peu dommage.
Mount & Blade / Paradox / 2008
Notes
Graphismes & sons : 2/5
Combats : 5/5
Scénario : n/a
Jouabilité (fun) : 4/5
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