Très attendu chez les amateurs de jeux de rôles, et en développement depuis plus de 4 ans, Dragon Age – Origins est le dernier né de Bioware, à qui l’on doit nombre de jeux de rôles de qualité, depuis la série vénérable Baldur’s Gate jusqu’à plus récemment des titres comme Mass Effect ou Starwars : Knight of the Old Republic. Annoncé comme un retour aux sources du jeu de rôle, avec une jouabilité proche de Baldur’s Gate, Dragon Age s’est affranchi de la série des règles de Donjon & Dragons et c’est un monde et un système de progression du personnage totalement nouveau qui nous est proposé.
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Dragon Age – Origins
Dès les premières minutes, de jeu, force est de constater que les musiques sont remarquables mais que les graphismes sont un peu en retrait. Le jeu est assez joli, mais les personnages sont parfois assez anguleux, et les visuels font penser à ce qui se faisait il y a quelques années. De là à dire que le jeu est laid est un pas que nous ne franchirons pas. Les environnements sont soignés, les décors variés, et la mise en scène de qualité, c’est le moins que l’on puisse dire. Les animations, quant à elles, si elles ne sont pas transcendantes lors des déplacements, restent tout à fait correctes dans les combats, et encore bien meilleures lors des cinématiques utilisant les modèles du jeu. Visiblement Bioware s’est donné beaucoup de mal, mais le temps de développement inhérent à un jeu d’une telle envergure a été facteur d’un petit retard par rapport aux technologies actuelles. Le Geek se consolera en constatant que le jeu tourne très bien sur de petites configurations.
Si Dragon Age est sous-titré « Origins », ce n’est pas seulement pour le retour aux sources de Baldur’s Gate. C’est surtout parce que le jeu vous propose de vivre une aventure différente pendant les premières heures de jeu en fonction de votre race (humain, elf ou nain) et votre classe de personnage (guerrier, voleur ou mage). Si ce choix de race/profession ne parait pas énorme, le joueur aura la possibilité par la suite de se spécialiser vers des professions spécifiques, à la condition de trouver un entraîneur acceptant de l’entraîner dans le domaine souhaité. En fait, au vu de la personnalisation de l’aventure, Bioware pouvait difficilement donner accès à trop de classes différentes dès le début du jeu. Avec les différentes combinaisons, ce n’est pas moins de six manières de démarrer le jeu qui seront disponibles. Cette volonté de personnalisation de l’histoire se fera à tous niveaux du jeu, que ce soit à lors des premières heure de jeu, mais aussi par la suite dans les dialogues pendant toute la durée du jeu, qui seront, malgré le fait qu’ils aient été enregistrés, totalement personnalisés en fonction de la race, de la profession, des réponses données et détermineront la suite de l’histoire. Dans l’optique de Bioware, et c’est déjà quelque chose de constaté dans Mass Effect par exemple, le joueur doit avoir une liberté totale dans ses choix relationnels entre les personnages et le monde, mais aussi au niveau des relations entre les différents personnages de votre groupe. Le sujet sera développé à un tel point que le jeu gèrera la « côte d’amour » de votre personnage vis à vis de ses compagnons. A vous de ne pas trop leur déplaire si vous voulez les garder en tant qu’alliés, ou d’avoir un comportement proche de leurs convictions si vous voulez qu’ils vous offrent certains avantages (pas seulement au niveau visuel…), mais au niveau de leurs compétences. Les dissensions entre certains membres du groupe pourront s’envenimer à un tel point que cela pourrait conduire à la mort de l’un ou de l’autre… Vous voilà prévenus.
L’exploration du monde, quant à elle se déroule sur une carte globale, où il vous suffira de cliquer sur les quelques points d’intérêt pour les atteindre. Mis à part quelques rencontres aléatoires, ce sera lorsque le joueur sera arrivé à destination qu’il se retrouvera dans une zone de jeu, confronté à diverses quêtes et problèmes à résoudre. On revient ici à du grand traditionnel. L’exploration de zones de jeux très linéaires, avec de nombreux dialogues, menant à des combats encore plus nombreux. A noter que le monde, aussi vaste et varié qu’il soit, reste géré en zones de jeux fermées, dans lesquels seuls quelques objets seront cliquables afin de récupérer des objets ou des informations sur le scénario. On en vient à se promener avec la touche « tab » enfoncée afin de repérer les quelques objets activables pour ne rien louper. Le comble du ridicule dans une bibliothèque où seuls quelques livres sur les centaines en présence sont consultables. On est loin d’un Ultima ou même d’un Oblivion où tous les objets pouvaient être déplacés. C’est un peu dommage.
Au niveau du système de combat on est dans le grand classique du temps réel avec pause. On nous parlait de retour aux sources de Baldur’s Gate, c’est chose faite… avec de nettes améliorations. Le jeu gère une caméra d’exploration en vue de dos de votre personnage, et en cas de combat, le joueur peut arrêter l’action, changer de vue de caméra en dé-zoomant et en donnant les ordres à chacun de vos personnages pendant la pause, avant de reprendre l’action. Les combats seront de ce fait intéressants, d’autant plus que la gestion des dégâts des sorts amis est gérée, et que la combinaison des sorts est un élément indispensable pour vaincre les combats les plus exigeants. En effet , si la gestion des coups spéciaux de vos combattants est importante, la gestion des sorts l’est encore plus, avec pour donner un exemple, un sort de poing de pierre sur un de vos adversaire gelé qui vous permettra de le faire voler en éclat. On pourrait croire que ce genre de mouvements serait la cerise sur le gâteau pour faciliter un combat, mais Dragon Age est un jeu qui nécessite dans les combats une vigilance accrue, mais également une utilisation intelligente des sorts et compétences complémentaires. Pas question de se laisser aller en espérant une victoire facile, vos adversaires bénéficiant des mêmes capacités, un combat mené avec des attaques « standard » finira le plus souvent par la victoire de l’adversaire. Pourtant l’intelligence artificielle de vos compagnons se débrouillera bien. Le jeu vous proposera même de « reprogrammer » totalement le comportement de vos compagnons, en suggérant l’utilisation de telle ou telle compétence, en fonction de la vie ou de l’état d’un adversaire ou d’un membre du groupe. Bref, un système de combat souple, passionnant mais exigent à un tel point que je ne recommande pas d’entamer une partie à un joueur fatigué après une journée de travail trop exigeante…
Qui dit combat dit expérience et évolution du personnage. Le jeu gère les classiques montées de niveau, avec quelques compétences, mais également avec, à chaque niveau, un point de sort ou de capacité que le joueur pourra débloquer. C’est du classique, mais extrêmement bien pensé. On pouvait craindre un système un peu boiteux, car développer un système de développement de personnage est quelque chose de complexe, et arriver à un équilibre est quelque chose de difficile, mais c’est une franche réussite.
Au niveau du scénario, et c’est un élément déjà abordé, Dragon Age vous permet nombre de choix et de personnalisation de l’histoire que vous vivrez. A la base, vous avez le scénario principal, bien trouvé. L’engeance est une résurgence périodique d’êtres innommables. Votre histoire, quelle qu’elle soit vous mènera à rejoindre l’ordre des gardes des ombres qui combattent l’engeance. Sans rentrer dans le détail du scénario et de ses rebondissements, il vous faudra voir les différentes factions du monde (mages, nains, humains et elfes) afin de les rallier et de combattre l’engeance. Bien entendu, chacune de ces factions aura ses problèmes qu’il vous faudra résoudre. On est dans du grand classique, et vos décisions quant la gestion des problèmes des différentes factions seront au final celles qui décideront des conséquences indirectes de votre combat contre l’engeance. Bref, nous sommes dans une trame de fonds médiévale fantastique proche des clichés du genre, mais avec des dialogues et des conséquences qui seront déterminées par vos actes. A tout cela il faut rajouter de nombreuses scènes intermédiaires, avec des dialogues très intéressants, voire parfois assez piquants (on reste quand même loin de The Witcher à ce niveau). Il faut reconnaître que Bioware sait raconter des histoires, et surtout qu’ils savent les rendre intéressantes.
Un dernier mot et un coup de gueule concernera la politique commerciale d’Electronic Arts et la vérification en ligne du contenu du jeu. Pour ma part, comme tout consommateur, j’ai acheté mon jeu qui était fourni avec quelques codes d’activation pour des objets « bonus » dans l’inventaire. Je ne parlerai pas de la galère nécessaire pour créer un compte en ligne et surtout trouver l’endroit où activer ces fameux codes d’activations, mais surtout des vérifications à postériori. Apparemment à chaque lancement de votre jeu, Dragon Age se connecte sur le site de Bioware et vérifie que vous avez accès auxdits objets. Bien entendu, cette vérification prends du temps, et il m’était interdit de lancer une sauvegarde sans cette connexion (sauf en perdant lesdits objets), connexion qui parfois ne pouvait se faire. Bref, le système était parfois défectueux et je trouve totalement honteux de pénaliser un utilisateur avec des vérifications intempestives pour une poignée d’objets bonus. C’est surtout en jeu que la moutarde m’est montée au nez, lorsque certains dialogues du jeu vous mène à une page d’achat de contenu additionnel. Une politique commerciale incitant le piratage à proscrire totalement, …si quelqu’un d’Electronic Arts me lit, qu’il fasse remonter l’info.
Bref, si on met de coté ce problème de DRM, que dire de Dragon Age ? Très simple. S’il y a un jeu qui mérite le label d’excellence pour 2009, c’est bien Dragon Age. On est en présence d’un chef d’œuvre pur et simple et rares sont les critiques qu’on peut lui apporter, mis à part une certaine sagesse dans les dialogues et une certaine linéarité dans l’exploration. Cela dit, Bioware nous raconte avant tout une histoire et le fait bien. Bon jeu !
…ah et dernière chose, je vous recommande deux mods visuels disponibles sur Dragon Age Nexus :
– Project Beauty pour ceux qui changer les visages des différents protagonistes en quelque chose de plus réaliste
– et tant qu’à faire, toujours dans le réalisme, Natural bodies et Realistic look histoire d’avoir des personnages nus lorsqu’ils passent du bon temps ensemble au lit (ben oui, quoi…)
Dragon Age : Origins – Bioware / 2009
Notes
Graphisme & Sons : 4/5 (graphisme) ; 5/5 (sons)
Interface de combat : 5/5
Scénario : 5/5
Jouabilité (fun) : 5/5
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