Les jeux de zombis, on en mange à toutes les sauces si je puis dire, et on aime ça. Est-ce le côté vie dans un monde post-apocalyptique qui nous attire, est-ce le côté survie dans un monde de cannibales qui en veut à votre chair ? Allez savoir… Cette fois-ci, on se penche sur le cas de Dead Age, un RPG au tour par tour solo uniquement développé par Silent Dream, distribué par Headup Games qui gnaque à tous les étages !
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Dead Age
Rescapé mais pas sauvé !
Vous commencez la partie en choisissant un unique personnage avec le nom de votre choix. Ce dernier a perdu sa famille lors d’une mauvaise rencontre avec des zombis. Seul rescapé, le voici recueilli dans un campement de réfugiés qui rapidement vont lui demander de l’aide. Petit à petit, votre héros va prendre une place prépondérante dans ce campement au fur et à mesure que vous réaliserez des missions et gagnerez de l’expérience. A votre
tour, vous allez intégrer de nouvelles recrues, récupérées ça et là au travers de quêtes secondaires.
Le jeu débute donc dans un campement représenté par une image interactive permettant d’accéder à divers possibilités : « partir à l’aventure », « accéder aux options », « voir les défis », ou encore, le principal, « aller à la cantine ». Pour ce dernier cas, il s’agira alors de gérer « votre équipement », « votre inventaire et celui de vos hommes et femmes », « d’accéder à une boutique ». Il sera aussi possible de proposer une tâche journalière à un personnage à partir du moment ou il possède le métier correspond : par exemple, le métier de docteur permettra de fabriquer de l’équipement médical, celui de chasseur de récupérer des rations, celui de garde, de surveiller la base. Bien sûr, pour fabriquer, il y aura des conditions, comme par exemple avoir les matières premières et les outils nécessaires. On a donc aussi, la présence d’un craft simple, mais bien pensé.
BOUFFER, ECHANGER, CONSTRUIRE
Dans Dead Age, on gère trois données importantes : la nourriture, qui est primordiale pour survivre, le matériel, sorte de monnaie entre individu, et les outils pour crafter. Dans le menu cantine, une quête principale va vous être proposée, mais aléatoirement des sous-quêtes permettant d’intégrer de nouveaux survivants apparaîtront. Sous forme de textes avec images, elles sont bien présentées et libre à vous de les accepter, sachant que plus vous aurez de membres dans votre campement, plus la survie sera facile, à condition de prendre soin de tout ce petit monde et d’avoir assez de nourriture. Parfois, des itinérants passeront au campement pour vous proposer des quêtes secondaires, limitées dans le temps apportant des avantages si vous les réussissez. Quant à la quête principale, si elle n’est pas réalisée à temps pour certaines, ce sera le game over.
Au delà de cette gestion, somme toute sommaire, votre personnage principal, Jack, peut aussi partir en exploration avec deux autres compagnons. En cliquant sur le menu « voyage », vous atterrissez sur un plan permettant d’aller dans divers lieux hostiles (le bois de nuit ou de jour, autour du camp, l’autoroute de jour ou de nuit) qui vous permettront de récupérer du loot. Parfois la mission vous indiquera où vous devez vous rendre pour la réaliser. Chaque lieu est constitué de vingt zones que vous allez explorer selon une difficulté croissante. Mais attention, si vous retournez au camp, vous devrez recommencer l’intégralité du lieu en commençant par la zone 1.
Des zombis morts de faim !
Dès le choix d’un lieu, vous rentrez dans le vif du sujet. Dans ce menu, dans lequel vous pouvez encore gérer votre inventaire et vos équipements, vous allez pouvoir cliquer sur le bouton « attaquer » et donc combattre. Pour le combat, voici le moteur Unity en action. Cela se déroule dans un décor 3D prédéfini selon le lieu, avec quelques animations au fond. Les deux groupes de belligérants en 3D se font face de part et d’autre de l’écran, en vue de profil. Autant vous dire que graphiquement c’est correct sans plus, et cela ne poussera pas votre machine dans ses retranchements. D’ailleurs en faisant un tour du côté des options, on s’aperçoit qu’à part la résolution et la langue, on ne peut rien paramétrer.
Les combats sont au tour par tour durant lesquels votre groupe agit, puis c’est au tour des zombis. Chaque personnage va faire une action : attaquer à mains nues ou avec une arme, utiliser une compétence particulière qui coute des points d’action que l’on gagne durant la rixe, utiliser un objet de son sac à dos. Les combats sont dynamiques avec des personnages 3D et des animations fluides mais pas toujours réussies. Ils sont assez rapides même si, quand on débute, cela peut être laborieux.
On a moult versions de zombis, d’humanoïdes et de canidés, avec leur technique de combat et leurs compétences comme on a moult versions d’humains qui vous agresseront aussi. A chaque fin de combat, vous gagnerez un objet, en plusieurs exemplaires parfois. Point d’armes magiques, rares ou légendaires. Ce sont souvent des pièces détachées qu’il faudra crafter au campement par la suite pour fabriquer des objets. Entre chaque combat, lors des quêtes, vous pourrez avoir des évènements textuels pour lesquels on vous demande de prendre une décision. Parfois l’action à réaliser demandera à choisir parmi l’un de vos trois aventuriers selon une de leur caractéristique. La réussite en dépendra : « ouvrir un coffre », « aider un rescapé », « explorer une grotte », « chasser » seront votre lot quotidien ce qui vous enrichira du point de vue du loot. Et plus vous allez explorer et vous enfoncez dans les zones, plus les ennemis seront puissants, mais meilleurs seront les loots trouvés.
Dans ce menu des combats, sur lequel vous revenez après chaque rencontre, vous continuez à explorer et donc faites de nouveaux combats, tant que vous l’avez décidé. Les ennemis sont parfois par deux, trois vagues et il faut gérer sur la longueur ses personnages. En effet, en ayant environ 300 points de vie, et en prenant entre 5 à 15 points de dégâts en général par coup, on peut anticiper le moment où ses personnages auront besoin de faire demi-tour et de retourner au camp. Car si un personnage meurt, il est perdu à jamais. Sauf votre héros Jack qui cause le game over. Une tension continue qui augmente quand les points de vie de son avatar s’approche du zéro.
Les phases d’exploration, donc les phases de rixe sont le cœur du jeu et la multitude des combats pourra causer la lassitude chez les joueurs les moins assidus au tour par tour. De plus, le loot famélique donné à chaque victoire oblige à retourner au combat pour se reposer, même si la quête principale amène du renouveau, on reste quand même dans du Fedex : trouver à manger, retrouver une ou des personnes, récupérer un objet …..
Si vous décidez de repartir au camp, la journée sera finie et un bilan automatique vous décriera ce que vous avez gagné, ce que vous avez consommé dans le campement et si ce dernier a été attaqué par des pillards selon le nombre de vos gardes. Enfin, la nuit tombe et vos personnages récupèrent 20% de leur point de vie. Au matin, de nouveau, des quêtes textuelles pourront vous être proposées ou pas et des choix devront être faits qui auront forcément une incidence sur votre groupe et ses stocks. Un mélange de quêtes textuelles et des phases de combats qui donnent sa force à Dead Age. On est dans le bain de part la narration et la survie omniprésentes.
Les combats étant le cœur du jeu, votre héros étant obligatoirement en exploration, il est évident que plus on avance dans le temps, plus la vie de vos personnages descend. Il est donc important parfois, de laisser Jack au repos en lui proposant une activité « chasse » ou « craft » sans exploration tout comme votre groupe.
Un futur hypothétique ou une mort certaine ?
Les combats victorieux vous apportent votre lot d’expérience et le passage de niveau vous permet de gagner des points à répartir soit dans vos six compétences de survie (mêlée, fusil à pompe, pistolet, fusil d’assaut, ingénieur, médecin), soit dans vos compétences professionnelles (survie, artisanat, médecin, ruse) qui vous permettront de crafter des objets spécifiques. Chaque compétence de survie comprend 10 cases avec des paliers permettant d’acquérir des capacités spéciales utilisables durant les combats. Vous pourrez le faire pour chacun des personnages de votre troupe et il s’agira de diversifier chaque compagnon dans un domaine spécifique, pour ne pas vous retrouver léser dans un domaine dont vous auriez besoin par la suite.
Dans son ensemble, le jeu est assez sommaire et on en comprend vite les mécanismes simples. Ce n’est pas pour autant facile de gérer ce petit monde grandissant et l’immersion est là tout comme la difficulté. Le stress est bien présent car la mort de son héros Jack ou la mauvaise gestion de la nourriture du campement amènera le game over qui vous obligera à recommencer une partie. On vous proposera alors de rajouter des améliorations à votre héros selon le niveau atteint dans la partie précédente, ce qui vous permettra de jouer avec plus de facilité. De plus, il sera possible de jouer, non pas un Jack débutant en début de partie mais un personnage spécialisé si vous avez débloqué des conditions dans la partie précédente. Il est évident que vous ne réussirez pas du premier coup, mais avec ces améliorations, les parties suivantes seront bien plus faciles. On a aussi une version hardcore ou décontractée selon comment vous voulez appréhender la partie. Dead Age présente donc une rejouabilité possible, même si les personnages qui vous rejoignent offrent des quêtes secondaires souvent semblables.
La musique est bonne et les bruitages sympathiques. On appréciera aussi une traduction française, même si cela manque d’audio dans les phases de gestion du campement, et lors des discussions. Il n’empêche que le rendu est bon dans tous les cas et cet univers est cohérent graphiquement.
Conclusion
Comme disent certains, facile à prendre en main, difficile à maîtriser, Dead Age nous propose une immersion dans un monde post apocalyptique envahi par des zombis « morts de faim ». On pourra apprécier la version française, ses mécanismes simples mais efficaces. A la longue, les combats au tour par tour pourront lasser, mais il n’empêche que le jeu est frais à jouer sur une trentaine d’heures. Si vous avez du mordant et que vous aimez la chair fraîche et les combats au tour par tour, ce jeu est fait pour vous.
+ Version française
+ Un jeu immersif avec quêtes textuels et action en 3D.
+ Facile à prendre en main, difficile à maîtriser
– Lassitude des combats au tour par tour
– Graphismes en retrait
– Jouer et rejouer est obligatoire pour réussir
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