Prenez un canard, un phacochère et un renard, mettez les dans un monde post apocalyptique, et vous avez un aperçu du pitch de Mutant Year Zero. Avec une direction artistique pas piquée des vers, des combats en tour par tour un un scénario prometteur, le dernier jeu de Funcom semblait se présenter sous les meilleurs auspices.
Pourtant, avec les dernières années qui ont fait profiter aux joueurs de nombre de jeux tactiques en tour par tour avec de grosses composantes RPG, la barre était mise très haute…
Disons le tout de suite, Mutant Year Zero est attachant. Que ce soit au niveau de ses personnages, avec une petite clique de mercenaires très typés, non seulement par leur physique, mais aussi par leur caractère peu commun, que pour son histoire, dans lequel se dévoile progressivement les environs de l’arche, l’abris dans lequel se sont réfugiés les derniers survivants de l’humanité.
Exploration…
Le principe du jeu, est, lui aussi classique mais efficace. Il s’agit pour le joueur d’explorer les environs de l’arche, de récolter les matériaux utiles, et d’avancer dans l’aventure en réussissant à passer les étapes de combats tactiques plutôt relevées.
Entre deux combats, l’exploration minutieuse d’environnement joliment rendus permettra d’optimiser son équipement, et le retour à l’arche d’améliorer ses personnages dans une atmosphère unique, rarement rencontrée dans des jeux de ce type.
Combats !
C’est plutôt sur le côté combat que le jeu mettra vos nerfs à dure épreuve. Le côté tactique est plutôt réussi, avec l’utilisation des obstacles pour se protéger, une gestion plutôt avancée de la furtivité, et de l’inventaire de votre équipe. Soyons clair, Mutant Year Zero est loin d’être un jeu facile. Les adversaires sont nombreux, leur dégâts sont considérables, et il faut faire feu de tous bois afin de réussir à s’en sortir vivant, et cela même dans les modes les plus faciles.
Vos personnages auront également lors des montées de niveau accès à des mutations qui leur seront propres, comprenez certaines compétences exceptionnelles. Le phacochère saura charger sa victime afin de la renverser, le canard sera capable de s’envoler afin d’obtenir un point de visée haute pendant quelques temps. Malgré ces pouvoirs, le jeu restera linéaire et imposera le nettoyage de chaque secteur avant de pouvoir passer au suivant. En cas de difficulté, il n’y aura aucun moyen de revenir en arrière, et de trouver un combat à effectuer pour revenir plus tard. Bref, le titre vous imposera le combat, et si vos choix de progression de vos personnages n’ont pas été optimaux, eh bien tant pis pour vous.
My name is Dux…
La démarche consistera donc à ramasser le moindre éclat de ferraille dans la nature, explorer minutieusement le moindre recoin de chaque zone, puis une fois un groupe d’adversaire identifié, il faudra jouer de la furtivité, afin d’éliminer, autant que possible les adversaires isolés. De même, il faudra penser à faire progresser les compétences et les armes dans cet unique but. Inutile d’espérer agir dans l’ombre si l’adversaire n’est pas tué en un coup, ce dernier alertant les autres. Bref, le vieux briscard que je suis a du jouer de la sauvegarde à outrance pour pouvoir avancer.
Quelque part, il est regrettable d’avoir placé un tel niveau de difficulté. Non seulement il ne permet aucune erreur, mais en plus il force le joueur à un tel micro management et une exploration à un tel point minutieuse que le jeu en devient parfois fastidieux.
La raison sera vite trouvée. Le titre est relativement court, et se finit en une vingtaine d’heures pour les courageux qui arriveront jusqu’au bout. Cela peut sembler faible, mais une autre option aurait été de laisser le joueur se faire la main sur des combats supplémentaires optionnels afin de s’améliorer. Ce n’a pas été le choix du studio.
En conclusion, je dirais que Mutant Year Zero est un premier titre prometteur de Funcom dans le monde du jeu tactique en tour par tour avec des éléments de RPG. On regrettera surtout certaines erreurs de jeunesse, telle qu’une certaine manque de lisibilité lors de combats à plusieurs niveaux, un côté intransigeant dans la gestion des personnages que doit effectuer le joueur ne permettant pas l’erreur, alors que le résultat dépendra de certains côtés d’un mauvais jet de dés.
Bref, un univers soigné, un jeu plutôt agréable, mais une réalisation relativement frustrante de difficulté entraînant de trop nombreux re-chargements pour de mauvaises raisons.
Notes
Graphismes & sons : 4/5
C’est franchement joli et l’ambiance est du tonnerre. Magnifique direction artistique pour un jeu dans une vue tactique.
Interface de combat : 3/5
C’est plutôt solide, avec une interface fonctionnelle mais la visibilité de la caméra est parfois ingérable lors de combats se déroulant sur plusieurs niveaux de hauteur.
Scénario : 4/5
C’est intéressant et le fil scénaristique a le mérite de piquer notre curiosité.
Jouabilité (fun) : 2/5
C’est beau, c’est correctement réalisé, mais les combats sont mal équilibrés. Le studio de développement exige du joueur une gestion optimale de son équipement et des compétences à débloquer de ses personnages pour parvenir à progresser dans l’histoire. le problème est que cette rigueur n’a pas été appliquée dans la gestion de l’interface et des combats et le jeu en devient frustrant. Bref, des débuts prometteurs pour Funcom dans le domaine du jeu tactique en tour par tour, mais il leur reste une marge de progression à accomplir pour atteindre le niveau exceptionnel d’un XCOM.
[/vc_column][/vc_row]